Se servir de l’image de sagesse environnementale pour vendre un produit, surtout s’il n’est pas en soi un choix éco-responsable, c’est de la fraude pure et simple. De la tromperie.
J’ai cessé depuis longtemps de compter les publicités qui maquillent de vert la vraie valeur de ce qui est vendu. Autant les services que les produits sont concernés. Les procédés employés ont un impact écologique au même titre que les matières chimiques et les rejets de production. Les publicitaires jouent sur la culpabilité de la population, notamment celle qui sent qu’elle ne s’implique pas assez au quotidien. Ils abusent du fait que le citoyen moyen ne s’informe pas à fond mais lit plutôt les gros titres. Ils s’octroient le droit d’en prendre avantage.
Les individus, les organismes à buts non lucratifs et les micro-entreprises étant notre dada, nous nous attarderons à parler d’eux. Que font-ils de concret chaque jour pour contribuer à l’éco-responsabilité? De petits gestes soutenus et convaincus ont l’avantage de constituer une résolution facile à respecter. Ils atténuent les effets néfastes de la consommation normale tout en créant un équilibre naturel. D’ailleurs, l’aspect «d’équilibre» est ce qui est important d’apprendre car c’est le système de justice de la Nature.
Par exemple, on peut consommer du gras sans problème lorsque notre alimentation est équilibrée, où un autre aliment comme – disons – l’avoine et d’autres composés complémentaires viennent rétablir l’ordre des processus. C’est également vrai avec l’acidité des plans d’eau.
Waska.org travaille présentement à l’élaboration d’un plan interne de gestion environnementale afin que ses activités soient en harmonie avec son milieu naturel. De petits gestes très pragmatiques et soutenus atténuent l’impact de ses opérations sur la Nature. D’autres remboursent peu à peu l’hypothèque écologique au sens plus large.
La population est noyée d’information tantôt déformée, tantôt scientifiquement correcte, si bien qu’elle ne sait plus sur quel pied danser. De plus, on la fait sentir coupable de laisser mourir la Terre! Les médias n’aident pas la cause. Des campagnes de sensibilisation menées par des hyper-environnementalistes suggèrent des pistes d’intervention qui sont perçues par les gens en général comme une révolution dans leur style de vie… Elles ont pour effet d’accentuer le sentiment d’impuissance face à l’ampleur du problème et mènent plus souvent qu’autrement à la résignation. Le cri du coeur des «verts» devient une complainte répétitive, un bruit de fond auquel on s’habitue et qui, à la longue, ne suscite plus la conscience. Le granola nous est finalement tombé sur le coeur.
La sensibilisation devra passer par l’exemple.
Ainsi, Waska.org distribue principalement sa documentation en format PDF et ne l’imprime qu’au besoin. Le café peut être brassé avec des bâtons en linguini qui peuvent être mangés ou, s’ils sont jetés, compostés. Une panoplie de petits gestes, ici et là, sans être fanatique, pour éviter de tomber dans le syndrome d’évangélisation car faire la morale produit souvent l’effet inverse. Le mimétisme est la technique employée par la Nature pour en arriver à ses fins.
Jean-François Néron
Waska, autonomie et services techniques communautaires 